« Trouver la chaise qui sera lĂ©gĂšre (mon dos) et transportable facilement avec la voiture du Parc. Commencer avec cette chaise dans la forĂȘt, qui sera une position dans lâespace, qui sera le cadre, le processus, le protocole, un prĂ©requis, le truc lĂ pour commencer, et nous verrons. Parce que câest peut-ĂȘtre ça lâĂ©lan qui a pris place sur la chaise, cette envie de garder une trace, dâĂȘtre en mesure de renouer avec, de convoquer, dâinterprĂ©ter, de garder la marque du lieu, lâinfime.(…) »
Extrait article, revue Ăcriture de soi-R n°2 Performance.
Lâattente rĂ©sumĂ©e dans lâobjet.
La chaise.
Symbolisée par.
Lâobjet anthropomorphe qui rĂ©vĂšle et lâaction de lâinaction et lâattente assise et le corps qui est, avec son mystĂšre premier, assis sur une chaise, le corps qui rĂ©flĂ©chit parle pleure sourit agit pense lit, dont lâesprit sâĂ©chappe, reste libre, impossible Ă dĂ©finir avec certitude. Jâaime cet irrĂ©ductible-lĂ , de lâesprit dans le corps sur la chaise.
Le corps sur la chaise, la prĂ©sence reconnaissable mĂȘme de trĂšs loin, comme trois points forment un visage : la silhouette inscrit un personnage dans le lieu, lâimage, le paysage.
Re-venir encore, poursuivre, questionner encore ? Le premier texte « Lâeau du bain ou les yeux brodĂ©s ». Creuser ce qui commençait dĂ©jĂ comme ça : « Attendre. Et pas bouger. On dirait que ça serait un jeu. Je reste sur ma chaise, le dos bien droit. Les mains sur les genoux et jâattends. »
Extrait du journal de résidence en Essonne / remue.net
2 janvier 2016
Lâattente rĂ©sumĂ©e dans lâobjet. La chaise. SymbolisĂ©e par.
Lâobjet anthropomorphe qui rĂ©vĂšle et lâaction de lâinaction et lâattente assise et le corps qui est, avec son mystĂšre premier, assis sur une chaise, le corps qui rĂ©flĂ©chit parle pleure sourit agit pense lit, dont lâesprit sâĂ©chappe, reste libre, impossible Ă dĂ©finir avec certitude. Jâaime cet irrĂ©ductible-lĂ , de lâesprit dans le corps sur la chaise.
30 janvier 2016
Il me reste peu de temps avant dâĂȘtre en retard Ă Milly.
Jâinstalle la chaise dehors, proche de lâeau de la riviĂšre qui passe autour et dĂ©cide de mettre plus de secondes entre les images.
24 février 2016
Pas de photo Ă la chaise aujourdâhui. Trop tard et trop de pluie.
25 février 2016
Se garer loin, puis trimbaler la chaise tout le long de la piste cyclable interdite aux voitures qui sâenfonce dans les bois. Le Cyclop est monumental et endormi en travaux dâhiver. Autoportraits les pieds dans le sable, ne pas ĂȘtre sĂ»re mais faire, mâatteler à ça et avancer : mâasseoir.
26 février 2016
Le soleil entre les branches et les ronces, ma chaise quâil a portĂ©e, que jâinstalle, vide.
22 avril 2016
La chaise reste lĂ . On est vendredi et elle nâaura pas servi cette fois ce mois-ci, le manque de courage du dos. Câest pourtant bien de ça quâil sâagit. Du courage dans les actes Ă mener. Si on veut que ça ait du sens. Me le redire encore.
24 juin 2016
Puis. Je sors ma chaise.
Câest la premiĂšre fois dans la carriĂšre. Parce que mâasseoir est Ă©trange, lâidĂ©e est Ă©trange. Parce que cette action me semble un luxe dans ce lieu de travail. Pourtant je travaille, on travaille tous les trois. Câest pourquoi je prends le pied de lâappareil photo et la chaise.
25 août 2016
Et je cours Ă la maison Cocteau. Je me trompe de parking et traverse Milly avec ma chaise lourde sous le soleil qui cogne.
15 septembre 2016
Alors la chaise ? Ă votre avis ?
« On dirait que câest elle qui regarde le paysage. Moi, ça me fait penser Ă la solitude. On dirait quâil manque quelquâun. Je me demande qui Ă©tait lĂ juste avant. On pense Ă sâasseoir. » (Rencontre avec les collĂ©giens).
âŠ
A voir Ă©galement : Chaise dans le paysage – deux vidĂ©os









































































