Extrait du journal de résidence
mené avec la Bibliothèque départementale de l’Essonne
et le Parc Naturel RĂ©gional du GĂ¢tinais Français.
10 février 2016
La carte postale, la question de l’image et les questions dans l’image.
Cette carte, invitation participative, sera Ă dĂ©poser par les participants directement lĂ oĂ¹ elle aura Ă©tĂ© prise, chaque lieu qui prendra un stock de cartes aura donc une boĂ®te pour les rĂ©ceptionner. PrĂ©ciser ce que c’est : un P.O.P.S, un petit objet poĂ©tique et singulier, pour donner envie de rĂ©pondre poĂ©tiquement.
Dire ce que c’est.

Sortir de la communication me dis-je, sortir et aller vers l’invitation, l’objet poétique, le revendiquer, l’afficher, l’affirmer, ce qui fera la différence ?
Essayer une image au verso, grisée, photo à la chaise, traitée comme un fond. Essayer la chaise dans le paysage dans la carte postale.
Se rendre compte que le retour en arrière n’est pas possible : les trois questions s’éclairent de la présence de quelqu’un dans l’image, du corps et de sa chaise. Penser à mettre le mot pierre pour que le grès revienne, lui qui affleure, qu’il affleure donc dans l’écriture et l’invitation.
Des dates probables avec Séverine Delbosq, avec Pierre Giraud, avec Laurent Herrou, avec Mathieu Simonet, avec Barroux, avec Caroline Bartal.
Comme un cadeau ces rencontres.
Comme un cadeau ces rencontres.
Appelé hier soir le gérant de la pizzeria-bar-épicerie. Quand je me présente il répond : attendez, je m’assoie et vous allez me raconter une histoire. Cette histoire voulait-il dire ? Cette histoire de lecture ? Et quand j’évoque le projet Presq’îl-e : ah, ça, si on commence à entrer dans le sujet on va en avoir pour des heures : devenir soi, ça concerne tout le monde.
Le plaisir que c’est de s’entendre dire ça, exactement : racontez-moi, allons-y, je m’assois.
16 février 2016
Johann le Guillerm. J’ai un livre sur cet artiste, qui se définit comme un alchimiste qui cherche à créer ce qui n’existe pas encore, en marge du cirque. Sur ce que c’est que l’espace, l’espace du mot cirque, qui est non frontal. Qui aborde le corps-outil, qui crée un monde de tensions, qui amoncelle, assemble, rassemble, fait fonctionner, avancer, marcher des éléments. Chaque seconde de son spectacle « Secret » m’a plu, une à une, chaque scène, l’imaginaire prend vie, sous la forme d’une machine, d’un objet animé et poétique, d’un animal mécanique. Et ce dialogue muet du corps dans l’espace qui joue, sans précipitation, avec lenteur parfois minutieusement, parfois comme une fuite ou un combat.
23 février 2016
Envisager.
Tout le temps ce verbe.
Avancer, dans les strates du projet, la question de la vidéo, du son, du journal, des ateliers, des rencontres.
Écrire « envisager » ne suffit pas.
Écrire, décrire, développer, travailler.
24 février 2016
Pas de photo Ă la chaise aujourd’hui. Trop tard et trop de pluie. Lecture Ă voix haute (aimer lire) au dĂ©marrage de l’atelier maquettes structure cabane refuge maison. Avec contraintes littĂ©raires. C’est prenant, avec grand plaisir. Pluie dans la cour commune Ă la bibliothèque et Ă la pizzeria. Rentrer au parc faire le point, rire et s’organiser pour le lendemain. Du monde au chĂ¢teau le soir : AnaĂ¯s, Anne et ses enfants Adèle et Nathan et Samir. Vincent arrive tard. Manger ensemble et parler d’amour et de sexe. Longtemps. S’exclamer mais c’est le seul truc important !
Se garer loin, puis trimbaler la chaise tout le long de la piste cyclable interdite aux voitures qui s’enfonce dans les bois.
Se garer loin, puis trimbaler la chaise tout le long de la piste cyclable interdite aux voitures qui s’enfonce dans les bois.
25 février 2016
Se garer loin, puis trimbaler la chaise tout le long de la piste cyclable interdite aux voitures qui s’enfonce dans les bois. Le Cyclop est monumental et endormi en travaux d’hiver.


Sa langue dans le plan d’eau aux 400 m2 de miroirs couverts d’un filet parce qu’ils tombent, reflĂ©tant la forĂªt. Les remplaçants (miroirs) attendent l’autorisation administrative depuis des annĂ©es. L’oreille gĂ©ante bouge sa tonne sur une charnière immense, les passerelles et les balcons, la tour Ă©phĂ©mère dĂ©gringole immobile depuis 25 ans de travaux et d’entretien sans fin.

La molécule de la pilule, matérialisée, voulue, invitée dans la bouche du Cyclop, dans l’arrière-gorge, cette nécessité de la dire, de l’avaler, de l’intégrer, cette liberté qu’elle donne qu’il faut affirmer et protéger et le besoin de se battre pour se faire entendre, depuis le début, le boulot que c’est.
Le sol en damier et la sculpture de Niki Ă toucher porte-bonheur les cornes et les crĂ¢nes de cĂ©ramique joyeuse. Le compteur Ă©lectrique pour l’énergie qu’il a fallu attention ne pas dĂ©brancher les fils (et les filles ?).
La bouche d’aĂ©ration de Beaubourg tournĂ©e vers le bas comme un plongeoir Invitation au suicide (de Niki) avec un crĂ¢ne monumental.
Le pĂ©nĂ©trable sonore (de JesĂºs-Rafael Soto) cube fĂ©brile de tubes suspendus avec un vide au centre pour Ă©couter les cloches qu’on croirait folles. ça sonne plus fort quand c’est un grand qui passe Ă travers, Ă cause des Ă©paules.

La suite sur le site remue.net : Notes #7.
A lire également les notes précédentes ainsi que les autres rubriques sur la page de la résidence
Belle lecture !
