pauline sauveur

questionner les liens entre corps et espace(s)

lecture – les petits yeux

« Le temps confiné est un retour d’enfance, du temps long qui s’étire sans avoir de fin visible. Le jeu, les jeux, les petits yeux des jouets ? L’ennui et la rêverie, le silence, l’imaginaire. Du temps immobile plein de toutes les impossibilités : partir, bouger, conduire, aller loin, décider. Comme l’enfant qui n’a ni le permis ni la permission.

J’ai commencé cette série en me disant, allez : allez vas-y, allez essaye, allez tu verras, allez c’est pas grave, allez fais quelque chose. Probablement que c’était pour me voir dans leur regard immobile et étonné d’objets familiers, pour interroger sans mot des demandes aussi petites que leur taille d’objet dans mes mains, pour passer un temps de mon temps sans autre pensée que celle de l’idée, à mettre en œuvre et en place sur la table, par terre et dans mes étagères. Je les ai photographiés pour deviner leur sourire et chercher le mien par procuration puisque deux yeux dessinent un visage et une image et une bouche qui n’existe pas mais qui nous regarde.
(…) »

Pauline Sauveur
22 juin 2020

Les petits yeux – 22 juin 2020