pauline sauveur

questionner les liens entre corps et espace(s)

Poéclic 2024

Pour la quatrième année, je suis très heureuse de participer, avec plus d’une soixantaine d’écrivains et d’écrivaines, à l’opération Poéclic, mené par François Coudray et Gérald Boucard, professeurs à l’étranger.

Il s’agit de partir sur la contrainte des dix mots de l’année, et de proposer un pour plusieurs poèmes courts, que des élèves de la maternelle à la terminale (!!) choisissent pour travailler à l’oral et à l’écrit, en proposant leur lecture et leur réinterprétation du poème, ou encore en dessins. Et chaque fois leur propositions sont intéressantes et touchantes.

C’est « une action conçue en échos et en partenariat avec la Semaine de la langue française et de la francophonie et le Printemps des poètes, visant à favoriser le renouvellement des approches du texte littéraire (et du genre poétique) et le travail des compétences de lecture et d’expression en langue française en appui sur l’oral, le numérique et la rencontre d’auteur. »

Mes contributions :

2024
adrénaline de la course aux champignons
à pas légers dans les buissons
tu chuchotes : pas de bruit
tu me dis : ils se cacheraient sinon
tu suis le sentier qui serpente
dans les bois tu inventes
des détours entre
les ronces et les pierres
le lierre et les troncs
pas de bruit
mais soudain
oh ! regarde !
en voilà un beau !
et j’approche mon seau
(en plastique)
orange et pratique

*

dans la nuit qui dévale
la voiture rouge roule
à l’arrière je veille
échappée irréelle
des lucioles de la ville

2023
à des années-lumière du fond de la tanière
au bord de la nuit dehors
l’avant-jour luit
sans bruit c’est l’hiver, hier s’évanouit
le vent souffle et file sur les hauts-plateaux
au chaud sous la terre cœur de velours
ami tranquille animal dort

2022
sur les toits de toile du marché de la ville
l’eau de l’averse dévale
d’un saut bref et précis ton chemin décalé
te voilà à l’abri

*

catastrophe dans l’escalier !
mon sac de billes échappé
une pluie de bulles déboule
en tintamarre coloré !

2021
Un bruit d’ailes fend le silence et le ciel
leur long cou ondule
petit caillou je reste au sol
à regarder les grues
devant moi la route

Les photos sont issues de ma résidence d’écriture en forêt, accueillie par Ce qui nous lie et Parenthèse.