pauline sauveur

questionner les liens entre corps et espace(s)

friches et fragments – expo

reprendre les images et reprendre le texte.

« Les friches, potentiel à ciel ouvert.
Entre envie et révolte devant tant d’espace sans usage ni utilisateur, sans occupation ni projet. Léthargie frileuse, absence de décision, projet de démolition, absence de propriété (de propriétaire), présence de difficultés ou de pollutions ?

Toutes celles et ceux qui les traversent le savent : il y a de l’espace, de l’espace ! Et du silence et de l’épaisseur d’air nécessaire aux envies, à l’échafaudage de projets fous qui se dessinent, qui s’y déploient. Des idées et de possibles possibilités s’invitent dans les lieux en friche.

Probablement que les réhabilitations se nourrissent de ces rêveries originelles. Les requalifications réussies ont toutes, on l’espère, pour base cette énergie née d’un élan et d’une envie, un jour.

La fascination pour la désolation et l’usure des ruines résulte peut-être d’une nostalgie romantique, touchée par le temps qui passe, dont on voit si bien les marques, mais elle se double souvent de la conviction que la transformation reste encore possible.

Et au-delà de l’émotion, il nous faudra un jour prendre conscience et poser un regard lucide, généreux et pragmatique sur ces espaces construits, déjà présents, dont l’abandon et la démolition trop systématiques sont une aberration historique, humaine et économique, que des logiques partiales choisissent trop vite.

Un jour, il nous faudra choisir le camp des interprétations et des mutations, des usages en devenir. Comme cela a pu se faire et comme cela se dessine aujourd’hui, à la frange des villes. Entre tout garder et tout effacer, choisir la troisième voie : celle du tiers lieu ? Celle de la seconde et nouvelle vie. »

friches et fragments – expo
friches et fragments – expo
friches et fragments – expo