pauline sauveur

questionner les liens entre corps et espace(s)

Il faut dans la pénombre se méfier des ses arbres

Il y a des moments où l’écriture s’échappe des mains et raconte au delà des mots un paysage qui est le sujet du projet et de la rencontre. C’est chaque fois une surprise espérée et une joie encore plus grande que son propre espoir.
Du temps disponible à soi-même ? Et aux autres autour et ailleurs.
Puis cette fois là, on a déroulé littéralement les mots mis bout à bout pour envahir le cdi et en rire et en lire tous ensemble.

 » Il faut dans la pénombre se méfier des ses arbres.
Il faut du temps pour tout observer.
Et puis de la patience.
Et puis le chant des oiseaux.
Soudain des monuments par millier, c’est un joli jardin où toutes ces cultures exotiques se réunissent. Il faut que je reparle à mes amis ! Alors je prends mes affaires et des Pepito… Hier on se promenait dans ce vaste parc, heureusement nous avions fait un petit arrêt, il y a des arbres encore qui l’entourent, aussi grands et verts que la forêt elle-même. Et puis saluer les cygnes d’un mouvement de cils. Hier je suis partie. Ici, c’est l’Allée Royale, cette longue allée. Le temps s’arrête, tout se fige, je ne sens que l’air frais du soir. Profondeur infinie, se manifeste l’air urbain. Il faut que je la regarde de plus près, jusqu’à ce que les lacs gèlent enfin. Ici tout est calme, on se sent comme libre, il n’y a que peu de gens qui viennent dans ce coin, il n’y a jamais personne à cette heure-ci.
Il faut penser à autre chose. Puis j’ai repensé à lui. Je commence le dialogue. Je suis un paysage et je n’ai pas de mains et je ne peux hélas pas bouger, je suis un doux paysage vivant et de toute grandeur, j’aperçois au loin la ville. Ici assis sur mon banc, là-bas distance, il faut marcher, et courir. Ici longueur. Des personnes sont tombées. Il faut vraiment qu’ils racontent tout le temps leur vie pour se sentir intéressants ?
Là-bas plusieurs pays y exposaient toute sorte de choses comme des bâtiments ou des monuments aux morts. Là-bas c’était n’importe quoi. Et ce chemin aussi, me fait peur. Il faut dire que je n’ai pas pu résister, hier, j’ai vu des jeunes de la ville. Demain je marcherais au bord du lac. J’essaie de m’approcher au maximum. Et puis on nous interrogea. Malheureusement je tombe en ligne droite. Hier c’était détruit.
Je suis le mieux placé pour raconter le déroulement. Cette chose s’approchait de moi de plus en plus vite, j’avais peur, il faisait sombre, je me disais, il faut que je me débrouille seule. J’ai vu des statues. Il faut savoir qu’elles étaient grandes. Là-bas dans une allée entourée de vide.
Il faut construire et remplir cette surface, que je parte loin pour connaitre la solitude dans un monde noir de monde dans ce lieu inconnu qui est le Bois de Vincennes. Être heureux.
Finalement l’artifice est devenu un bain de nature.
Finalement j’espère qu’ils réussiront.
Finalement à ce moment-là je me suis senti réellement en vie. « 

Texte collectif tiré des textes écrits par les élèves du Lycée Delacroix, Maison-Alfort – printemps 2016.