dire et redire, comme une résidence est (chaque fois ? Chaque fois, cette chance) un temps de rencontres, de travail et d’échanges, simple, riche et nourrissant, surtout avec une structure aussi professionnelle que Tandem Nevers, et toute le professionnalisme et la douceur de Laetitia Buchon-Daget. Une résidence pour 3 autrices à l’école : avec Coline Pierré, autrice et Charlotte Des Ligneris, illustratrice ; que je rejoins à Nevers un lundi soir, dans la jolie maison qui sera la notre pour une semaine (et plein de victuailles en réserve, merci Laétitia !!)
Il s’agit d’un projet avec deux classes (CM1 et CM2) de l’école Jean Jaurès d’Imphy (58) autour des questions d’espaces, d’échelle du corps dans l’espace du dessin et de l’écriture, pouvant aboutir à l’envie de lecture, à voix haute et au public.
En quelques jours, on va les rencontrer, les faire travailler (beaucoup !!) et aussi, les laisser faire (beaucoup!!)
Première demie journée avec chaque classe pour faire connaissance, se présenter, présenter nos différentes approches, nos livres.
Ensuite, place à l’action : ils et elles s’emparent des deux appareils photos que j’ai apporté et s’installent, devant ou derrière l’appareil, dans les couloirs et les salles de l’école, l’encadrement des fenêtres, l’estrade ou la salle du piano, les couloirs aux murs bleus, les escaliers un peu sombres, et dans la cour, vers l’entrée ou sous le marronnier. Silhouettes multiples, corps et espace, élèves dans l’école, l’idée c’est qu’ils et elles constituent la ressource, la future pioche d’images, gros plan / petit plan, de près de loin et autres perspectives.
Les 50 élèves ont joué le jeu !
Le mercredi sera un jour en dehors de l’école, pour faire tout le tri des gros plans et des plans de loin, pour avoir du choix dans tout ce qui sera imprimé sur papier coloré, que les élèves pourront découper et assembler à volonté.
Viendront les deux journées complètes, une avec chaque classe. Avec beaucoup d’énergie, les ateliers et le travail se structure : passer à la peinture des choses sérieuses, ou comment faire des fonds, avec trois couleurs primaires et un rouleau en mousse chacun (ou presque, il y aura le sacrifice d’une éponge pour palier au manque de la première matinée).
Une base de jaune, puis du rouge ou du bleu, de la texture, des mouvements chaque fois différents, profondeur ou saturation, rapidité ou lente application. C’est surtout la profusion et le vrai plaisir de transformer la totalité de la pièce en atelier : chaque bureau se couvre de papier journal, le moindre rebord accueille les feuilles qui sèchent et tout le monde à l’air bien content.
Après la récréation, suite de l’atelier géant ! Les tables sont mises en îlots dans tous les sens, et on organise le buffet à volonté : leurs photos de silhouettes, gros plans et de loin, fonds et papiers colorés complémentaires, ciseaux et colles. Et c’est parti !
L’après midi, en complément, atelier d’écriture et décriture : décrire ce qu’il y a, donner des indices, des explications, créer une péripétie, raconter ce qui n’est pas dans l’image ou ce qui s’y passe exactement, piocher des bonbons mots et s’en servir (ou pas) jouer avec les phrases, inventer et se retrouver personnage dans l’image.
A nouveau ça fourmille, chaque image est un voyage, une fenêtre avec une vue sur un paysage, avec des petits humains ou des géant, et même une déesse et sa copine déesse aussi, des animaux, des forêts et tant de berges, bord de mer, de lac, de rivière, des maisons, sur pilotis, sur la colline, dans la montagne, et une rue qui nous emmène.
C’est incroyablement beau, toutes ces couleurs, et toutes ses petites personnes dans les images et les histoires, et celles à peine plus grandes qui regardent leur travail accroché au tableau !
Merci pour ça !