pauline sauveur

questionner les liens entre corps et espace(s)

Toute la ville lit

C’est le beau programme que nous avons mis en place avec la médiathèque de Chenôve, notamment en organisant des lectures intempestives en classe. C’était une envie et c’est devenu une première expérience puis une deuxième, avec grand plaisir !

les enfants arrivent d’un instant à l’autre !

Toquer à la porte d’une classe où les élèves ne m’attentent pas (avec la complicité des enseignantes), expliquer que c’est une surprise et rajouter « installez-vous confortablement », puis tout en gardant le masque sur le nez et la bouche, commencer une lecture, entrer dans le vif du sujet, et constater que les entrainements quotidiens payent tout de même, comme le corps plonge sans précaution dans l’histoire, dans le souffle et le rythme. Je m’inquiétais de l’intensité, de la présence, de l’amoindrissement peut-être de la voix avec le masque, du temps de rodage comme cela arrive parfois, aux premières minutes d’une lecture.

Arriver sans presque un mot, sans préavis, sans préalable, est en soi une sorte de plongée, qui a servi la lecture et les textes, chaque fois.

Et les précieux conseils reçus en formation avec Caroline Girard, lectrice et fondatrice de la compagnie la Liseuse, ont fait le reste, mettre le texte debout, nous dira-t-elle : ralentir, articuler, ralentir, respirer, que ça vienne du ventre, chaque fois, que le corps entre en action, laisser entendre ce qui physiquement se joue dans l’histoire, laisser les points ouverts, à la fin de chaque phrase, tenir le texte jusqu’au bout.

Entrer dans la première classe, lire.
Puis refermer délicatement la porte, en les laissant imaginer la suite, les raisons, ce qu’ielles veulent.
Et reprendre son souffle. Marquer un temps d’arrêt dans les couloirs vides, un temps qui est aussi celui de l’attente et de la transition vers la classe suivante.

juste avant la lecture

Le lendemain, ce sera en collège, dans 7 classes, avec l’organisation minutieuse et malicieuse du professeur documentaliste qui connait les collègues et les élèves. Puis à la pause de midi, à la sortie de la cantine, s’installer sous le préau et offrir à qui le souhaite des extraits des textes, cartes postales à lire, et des images des petits yeux, puisque c’est le titre de l’un des textes lus juste avant.

Et rentrer, ravie et lessivée : )